Une énorme gifle pour les amoureux des Girondins. Club historique du football français, Bordeaux, lanterne rouge de Ligue 1 et en grande difficulté financière, a été rétrogradé en National 1 par la DNCG.
Une décision dramatique pour la formation aquitaine, qui pourrait déposer le bilan. Alors que d'anciennes gloires ont déjà fait part de leur désarroi, Jean-Louis Triaud a lui aussi mis les pieds dans le plat.
La tristesse de Triaud
Président de 1996 à 2017, l'homme d'affaires ne comprend pas comment le FCGB a pu en arriver là. «Je suis à la fois surpris et déçu. La première chose que je me dis est : comment a-t-on pu tomber aussi bas sportivement ? Il aurait dû être possible de gagner durant la saison le match ou les deux matchs qui auraient permis de se maintenir en Ligue 1. (...) Si j'en crois les médias, la gestion sportive du groupe a laissé à désirer. Mais je ne m'attendais pas à cette équipe dernière avec si peu de points» , a d'abord expliqué le viticulteur pour Sud Ouest.
«Il y a une eu dérive incroyable. La part de responsabilité de GACP est énorme. Monsieur Lopez a peut-être été optimiste en pensant pouvoir rétablir la situation. (...) Je n'arrive pas à l'assimiler et m'y projeter... Jamais je n'aurais pu imaginer qu'on puisse en arriver là. Une nouvelle fois, avec le dossier qu'on nous a présenté, je suis surpris. C'est arrivé à d'autres, mais c'est compliqué et long. Surtout avec le resserrement à venir de la L1 et de la L2 à 18 clubs» , a poursuivi le double champion de France (1999, 2009).
Au bon souvenir de M6...
En plus de la tristesse, Triaud a un sentiment de colère. Le businessman se rappelle notamment des lourdes critiques à l'encontre de l'ancien actionnaire, M6, alors que Bordeaux jouait les premiers rôles. «Déjà, si M6 avait été plus respecté, peut-être qu'ils seraient encore là aujourd'hui. Ils ont fait l'objet de critiques permanentes. Quand le club était 5e ou 6e, c'était jugé insuffisant. Quand on gagnait une Coupe de la Ligue, on dénigrait la valeur de la compétition» , a pesté l'homme de 72 ans.
Triaud n'a voulu épargner personne en mettant tous les acteurs face à leurs responsabilités. «Est-ce qu'il y avait des éléments qui devaient les alerter ? Je ne sais pas, je n'étais plus en fonction. L'acquéreur s'est présenté, il a honoré ses engagements. L'expérience montre que GACP n'était pas crédible mais on peut aussi s'étonner que des grands fonds d'investissement comme King Street et Fortress leur ont fait confiance» , a terminé le Bordelais. Une triste trajectoire pour un monument du football hexagonal.
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