Le président de la Ligue de Football Professionnel Vincent Labrune ne manque pas d'ambition pour le développement de la Ligue 1. Avec la volonté assumée de vouloir revenir «sur le podium» des championnats européens, le dirigeant français souhaite transformer son produit à tous les niveaux.
Et pour générer des revenus, l'ex-patron de l'Olympique de Marseille veut, dans un premier temps, développer la L1 par rapport aux droits télévisuels.
Un projet avec un changement de nom ?
A peine remis du fiasco Mediapro et plutôt satisfait de la collaboration avec Amazon, le football français compte sur l'émergence des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) afin de progresser sur le plan financier lors du prochain appel d'offres à l'automne 2023. Cependant, face à ce défi, Labrune a prévu un véritable virage dans le traitement de la L1. «Sans négliger notre base historique de fans, on doit aller à la conquête de nouvelles catégories de fans, de consommateurs et de partenaires aussi. On doit promouvoir un spectacle différent, qui ne parlera pas seulement foot mais qui doit aller vers un métissage entre le sport et le divertissement. En étant moderne et innovant dans son traitement. (…) On doit orchestrer un storytelling plus large et plus captivant qui ne se limitera plus aux matchs. La Ligue 1 doit être racontée différemment avec de nouvelles expériences télévisuelles», a expliqué Labrune pour le festival Demain Le Sport ce jeudi.
Avec cette idée en tête, et pour repartir sur une base saine, l'homme de 51 ans a même réalisé une confidence : la Ligue 1 pourrait changer nom. «On doit développer une culture spectacle autour de notre marque phare, la Ligue 1, marque qu'il faudra sans doute dépoussiérer et rebaptiser d'ailleurs dans le cadre de ce projet. Rebaptiser la marque ? Oui, c'est une réflexion qu'on est obligé d'avoir dans le cadre d'un projet totalement nouveau. Un nom ? On ouvre une réflexion», a-t-il avoué.
L'Europe, un enjeu «vital»
Mais sans surprise, le développement de la L1 ne peut pas se produire sans une meilleure exposition à l'international, et notamment sur la scène européenne. Et pour cela, Labrune compte sur les clubs français, dont les résultats «ne sont pas spécialement reluisants pour l'instant», afin de maintenir la France dans le Top 5 au classement UEFA sur cet exercice 2022-2023. «La saison 2022-2023, c'est la dernière au niveau européen qui est prise en compte pour le cycle européen. Il est impératif que la France conserve sa 5e place européenne afin de pouvoir bénéficier de 4 places qualificatives en Ligue des Champions. C'est vital si on veut faire exister notre football professionnel à un haut niveau. C'est plus de visibilité à l'international, plus de revenus UEFA, plus de revenus globaux mécaniquement et plus d'investisseurs importants», a souligné le natif d'Orléans.
Pour «motiver» les équipes, le boss de la LFP a d'ailleurs pris une décision forte : tous les droits internationaux seront reversés aux formations européennes selon les performances réalisées. «Un tel choix est une première en Europe et sera effectif dès la saison prochaine. Il va créer des 'incentives' très fortes pour nos clubs européens, et susciter un regain de compétitivité au niveau domestique afin de motiver un certain nombre de clubs à essayer de justement se qualifier en Coupe d'Europe pour capter cette nouvelle source de revenus. Il faut donner de la force à nos clubs européens. Il n'y a aucun exemple d'une ligue qui se soit développée à l'international sans performance européenne majeure», a-t-il fait savoir.
Une image à redorer
Un plan en deux axes donc : créer un produit plus intéressant pour le grand public et retrouver une compétitivité en Europe. Une vision claire de la LFP, qui souhaite redorer le blason de la L1. Et pour atteindre des objectifs très ambitieux, Labrune a également besoin de régler les problèmes liés aux violences dans les stades français. «Avant de conclure, car c'est important, tout ce projet global d'image passera bien évidemment par la fin des violences dans nos stades. On doit tous collectivement être en capacité de sortir ces hooligans et criminels de nos enceintes. Pour rendre nos stades joyeux, festifs et conviviaux. Il faut bien évidemment poursuivre notre travail de fond contre le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. On doit tous s'impliquer dans cette démarche vertueuse, l'Etat, les clubs, la Ligue et la Fédé», a terminé le président de l'instance tricolore. Une feuille de route précise, mais qui représente un vrai challenge.
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