Et si la plus grande qualité des joueurs de l'équipe nationale de Belgique était... leur honnêteté ? Après la très difficile victoire contre le Canada (1-0), pour l'entrée en lice des Diables Rouges dans la Coupe du monde au Qatar, Kevin De Bruyne n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat en affirmant que sa bande n'avait aucune chance de gagner la Coupe du monde avec un tel niveau de jeu. Et le milieu offensif de Manchester City ne croit pas si bien dire.
Sans saveur
Contre le Maroc (0-2), dimanche, la deuxième nation au classement FIFA est tombée de très haut malgré l'avertissement de son maître à jouer. En l'espace de 90 minutes, tous les maux de la sélection belge ont été mis à nu en mondovision. En premier lieu, l'incapacité de Roberto Martinez à proposer de la nouveauté. Entre le maintien des anciens tels Jan Vertonghen, Toby Alderweireld, Axel Witsel voire même Eden Hazard, le dispositif tactique en 3-4-3 inchangé depuis des années, le manager espagnol semble être arrivé au bout de ses idées.
Au-delà de la bouillie tactique proposée après l'ouverture du score marocaine avec changements réalisés à l'aveugle, les Belges n'ont eu aucune réaction. Passivité dans les duels, regards vides, pressing défaillant, le troisième de la Coupe du monde en Russie a été méconnaissable. Que ce soit les plus anciens, indéboulonnables malgré les années qui passent, ou les plus jeunes, complètement perdus et écrasés par la pression, la formation du plat pays n'a pas le moindre leader capable de taper du poing sur la table pour remettre les choses dans l'ordre.
La plus vieille équipe du Mondial
Et pourtant, l'expérience n'est pas un problème pour la Belgique. Des 32 équipes en lice dans la compétition, c'est celle qui, avec l'Iran, affiche la moyenne d'âge la plus élevée avec 29,3 ans. Au coup d'envoi face aux Lions de l'Atlas, seuls Timothy Castagne (26 ans), Amadou Onana (21 ans), Thorgan Hazard (29 ans) et Michy Batshuayi (29 ans) n'avaient pas la trentaine. La preuve que cette sélection est probablement arrivée en bout de piste après avoir effleuré le rêve d'un sacre très longtemps.
Les mots du sélectionneur ne prêtent pas à l'optimiste avant le match de la survie face à la Croatie, jeudi. «D'habitude nous jouons avec une grande animation offensive, mais nous avons peut-être perdu cette joie de jouer, peut-être à cause de la pression qui pesait sur nos épaules. (...) C'est davantage une question d'état d'esprit, pas un manque de qualité au niveau technique : nous jouions avec la peur de perdre. Maintenant, c'est de la responsabilité des joueurs. Il nous faut retrouver notre identité» , a-t-il lâché après la défaite. Bon courage...
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