Peu importe sa génération, voir l'équipe nationale d'Allemagne en souffrance est tout sauf commun. Habituée à atteindre le dernier carré des compétitions internationales, la Nationalmannschaft pourrait enchaîner avec une deuxième élimination consécutive en phase de poules d'une Coupe du monde.
Après son revers initial face au Japon (1-2), le quadruple champion du monde a sauvé les meubles face à l'Espagne (1-1), dimanche. Un score de parité que la nation européenne la plus titrée doit à un joueur méconnu en dehors de ses frontières.
Un 9, un vrai
Si Jamal Musiala a montré toute l'étendue de son talent, une fois de plus, c'est bien Niclas Füllkrug qui a pris le taureau par les cornes pour arracher le précieux point du nul qui maintient son pays en vie. Entré en jeu à l'approche du dernier quart d'heure, l'attaquant du Werder Brême, oublié par son jeune partenaire du Bayern Munich sur une première action, a montré de la personnalité en lui arrachant le ballon des pieds quelques minutes plus tard pour décocher une frappe de mule dans la lucarne droite d'Unai Simon.
Un véritable geste de buteur qui semble anodin mais qui ne l'est pas du tout. Depuis l'arrivée de Pep Guardiola en Bavière, en 2013, l'Allemagne a progressivement appris à jouer sans une véritable pointe. Un changement de paradigme qui sur le long terme a fait énormément de mal à la sélection. En lançant son colosse d'1,89m pour arracher l'égalisation avec puissance et autorité, Hans-Dieter Flick a renoué avec ce qui a fait la force du football germanique, aussi clinique qu'impitoyable dans les moments chauds.
Snobé depuis les U20
Un véritable symbole puisque Füllkrug n'était pas destiné à disputer cette compétition. L'avant-centre né à Hanovre évoluait en 2. Bundesliga, la saison passée, pour permettre à son club formateur de remonter au plus vite dans l'élite. Quelques mois plus tard, le deuxième meilleur buteur de Bundesliga avec Marcus Thuram (10) mais derrière Christopher Nkunku (12), qui n'avait pas porté les couleurs d'une sélection allemande depuis 2014 avec les U20, s'est fait un nom pour sa troisième sélection (2 buts).
Après sa belle performance, l'ancien joueur de Nuremberg a sonné la révolte. «On voulait absolument gagner ce match. En tout cas, c'était important d'égaliser et de mettre ce but pour rester dans le coup. On peut encore s'améliorer et on a toujours cette possibilité de se qualifier pour les 8es de finale» , a insisté l'Allemand face à la presse. Il faudra pour cela l'emporter contre le Costa Rica, jeudi, et compter sur un petit coup de pouce de l'Espagne face au Japon. En tout cas, Füllkrug ne compte pas gâcher sa première expérience en sélection.
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