Javier Tebas tente d'éteindre l'incendie... qu'il a lui-même allumé. Après un échange maladroit avec Vinicius Jr, cible d'insultes racistes à Valence (1-0), dimanche, le président de la Liga a présenté ses excuses à l'ailier du Real Madrid.
Suffisant pour se faire pardonner ? Pas vraiment. Présent lors d'un point presse, ce jeudi, le dirigeant espagnol a apporté des précisions supplémentaires.
Si Vinicius est insulté, c'est «parce que c'est un grand joueur»
Il a d'abord tenu à réitérer ses excuses à l'endroit du Brésilien. «Je ne voulais pas critiquer Vinicius, mais montrer que nous faisons beaucoup de choses contre le racisme. Il est possible que ce soit une erreur de ma part» , a soutenu l'avocat de profession, qui a tenu à rassurer à sa manière son interlocuteur. «Vinicius fait l'objet d'insultes parce que c'est un grand joueur.»
Avant de se risquer à une comparaison... spéciale. «Si on regarde bien, en prenant du recul, les grands joueurs que sont Cristiano Ronaldo et Lionel Messi sont ceux qui ont le plus d'insultes. Dans un cas homophobes et dans l'autre sur une déficience intellectuelle. C'est parce que ce sont de grands joueurs et qu'ils suscitent de la malveillance» , a poursuivi l'homme de 60 ans.
Prendre exemple sur le roi d'Espagne
Dans son style particulier, Tebas a indirectement demandé aux acteurs du football espagnol d'utiliser d'autres méthodes pour exprimer leur mécontentement. «Si vous vous mettez en colère parce que Vini est très bon, au lieu de lui dire 'putain de noir', dites-lui 'pourquoi tu ne la fermes pas ?', comme le roi d'Espagne l'a dit à Hugo Chavez» , a rajouté l'homme d'affaires, qui a insisté sur le travail de fond réalisé par les instances locales dans la lutte contre les discriminations.
«Nous avons une histoire importante dans la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'homophobie. Il y a dix ans, il s'agissait de chants scandés dans les stades et nous y avons mis fin. Aujourd'hui, il ne s'agit plus que de petits groupes ou d'individus isolés et nous continuons à nous battre, la lutte contre le racisme se fait tous les jours. Nous avons entamé une bataille que nous avons gagnée non sans coûts personnels» , a terminé Tebas. Convaincus ?
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