Le Bayer Leverkusen avait senti le fiasco à plein nez. Nommé pour succéder à Xabi Alonso sur le banc du Werkself, Erik ten Hag s'est vu mettre à la porte après deux matchs de Bundesliga et une rencontre de Coupe d'Allemagne, tout début septembre.
Erreur de casting monumentale de la part du Bayer, mais aux conséquences limitées. Sous les ordres de son successeur, Kasper Hjulmand, Leverkusen est revenu au premier plan. Avec un collectif retrouvé et des individualités - cadres ou jeunes - convaincantes.
Prise de risque payante
Le pari fonctionne pour l'instant, et ce n'était pas gagné d'avance. Sélectionneur du Danemark 2020 à 2024, avec pour seul fait d'armes une demi-finale à l'Euro 2021 au terme d'une épopée remarquable, Hjulmand n'avait jamais entraîné un club de cette trempe auparavant. Il n'avait d'ailleurs plus coaché de club depuis 2019 et son départ du FC Nordsjælland, mais le technicien scandinave ne plongeait pas dans l'inconnu en acceptant un poste en Allemagne, lui qui avait dirigé Mayence entre 2014 et 2015, sans succès.
Au Bayer, la mayonnaise a directement pris. Hjulmand n'a pas touché au 3-4-2-1 utilisé depuis l'improbable saison 2023-2024 (doublé Coupe-Championnat, finale de Ligue Europa), mais il a su le réarticuler correctement, contrairement à Ten Hag. En outre, les résultats parlent pour lui. Vainqueur du choc à Leipzig (3-1) samedi, Leverkusen a remporté son 13e match depuis la nomination de son nouvel entraîneur, ce qui lui a permis de monter sur le podium de la Bundesliga.
Pour le reste, on compte quatre nuls et quatre défaites, tout sauf honteuses : elles ont été subies contre le Paris Saint-Germain (2-7) en Ligue des Champions, le Bayern Munich (0-3), le Borussia Dortmund (1-2) et Augsbourg (0-2) en championnat. Et dans le même temps, le Werkself s'est offert le scalp plusieurs adversaires de renom : l'Eintracht Francfort (3-1), Dortmund (1-0) en Coupe, Benfica (1-0), et le plus prestigieux d'entre eux : Manchester City (2-0), en Ligue des Champions.
Grimaldo impressionne, Maza détone, le retour de Terrier…
Au-delà du discours de Hjulmand, la dynamique collective à Leverkusen repose aussi sur la force des cadres. À commencer par le vice-capitaine Alejandro Grimaldo, véritable moteur sur son couloir gauche, et qui ne cesse de surprendre : avec 9 buts et 5 passes décisives en 20 matchs toutes compétitions confondues, son impact est colossal pour un piston, et au-delà de son volume de jeu énorme, ses coups de pied arrêtés sont devenus une arme létale. Dans l'entrejeu, Ibrahim Maza, venu du Hertha Berlin l'été dernier, apporte fraîcheur et audace, et avant son départ pour la CAN, l'Algérien de 20 ans était devenu le cerveau de son équipe, à tel point que le Bayer ne pouvait plus s'en passer.
Le retour de blessure de Martin Terrier a également redonné profondeur et intelligence offensive ; puis derrière, la solidité s'articule autour du capitaine Robert Andrich - qui s'incorpore au milieu dans les phases de possession - et de profils affirmés comme Jarell Quansah et Loïc Badé, complémentaires dans leurs qualités, solides dans les duels et sereins à la relance. Un équilibre parfaitement dosé qui permet au Bayer Leverkusen de se réinventer sans tout changer, et de retrouver des standards plus conformes à son statut.
Que pensez-vous du Bayer Leverkusen ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...