le 07/10/2009 à 18h23

Le Milan AC, club à vendre ?

Condamné à payer une amende de 750 millions d'euros dans une affaire judiciaire, le groupe de Silvio Berlusconi voit se multiplier les rumeurs de reprise du Milan AC. Si les démentis se succèdent, peut-il y avoir autant de fumée sans feu ? Eléments de réponse.

Et si Silvio Berlusconi était bientôt contraint de vendre le Milan AC ? Certes, les rumeurs d'une cession du club rossonero reviennent avec régularité depuis quelques mois. Mais une «tuile» judiciaire pourrait faire bouger les choses dans l'esprit de l'oligarque. La Fininvest, holding du chef du gouvernement italien, vient d'être condamnée à verser 750 millions d'euros d'amende pour dommages et intérêts, dans le cadre de l'affaire de la prise de contrôle de l'éditeur Mondadori. Soucieux de couper court aux spéculations, le groupe détenu par le Cavaliere a publié un communiqué pour démentir toute vente prochaine du club. «Fininvest se voit contrainte encore une fois de démentir, de la façon la plus péremptoire et absolue, toute hypothèse de vente, même partielle, de l'AC Milan» , précise le document.

Déjà, le mois dernier, la Fininvest avait publié un démenti du même type. Le quotidien La Repubblica affirmait alors que Silvio Berlusconi s'était renseigné sur d'éventuels investisseurs pour le club lors d'un voyage fin août en Libye. Mais peut-il y avoir autant de fumée sans feu ? Beaucoup d'observateurs italiens ne sont pas de cet avis, et jugent possible une vente du club à moyen terme.

Un magnat albanais

«Berlusconi s'est toujours clairement opposé à une vente du Milan AC, mais devant cette situation exceptionnelle, Il Cavaliere pourrait changer d'avis» , écrit ainsi la Gazzetta dello Sport mercredi. Certains candidats à la reprise ne se cachent d'ailleurs même plus. Un magnat albanais du pétrole, Rezat Taci, fait déjà savoir qu'il est prêt à débourser quelque 700 millions d'euros pour racheter le club aux sept Ligue des Champions. Tant que le besoin de liquidités du président du Conseil italien se fera sentir, les rumeurs, plus ou moins fondées, risquent de succéder aux rumeurs. A moins que la bourse de Milan n'envoie un ballon d'oxygène, certains experts prédisant un retour au dividende pour Mondadori et une hausse du dividende pour Mediaset. Cette double embellie permettrait à Fininvest, qui contrôle ces deux groupes, de disposer d'un surplus de liquidités pour faire face à ses déboires. Mais Silvio Berlusconi n'en aurait pas pour autant fini avec la justice : la Cour constitutionnelle italienne vient d'invalider la loi Alfano, votée en 2008 et qui lui octroyait l'immunité pénale. 

Par Patrick Juillard, le 07/10/2009 à 18h23
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