le 15/10/2009 à 21h46

L. Elsner : "La France doit se méfier de la Slovénie"

Luka Elsner joue depuis six saisons au NK Domzale, sous les couleurs duquel il a été deux fois champion de Slovénie. Retenu à douze reprises en équipe nationale, ce défenseur polyvalent de 27 ans, axial ou latéral droit, se confie en exclusivité pour Maxifoot. Parmi les sujets abordés, les barrages de la Coupe du monde, qui pourraient opposer les Bleus à sa sélection.

Luka, la Slovénie a obtenu le droit de disputer les barrages qualificatifs en vue de la Coupe du monde et risque donc de rencontrer l'équipe de France. Les Bleus doivent-ils la craindre ?

Si on regarde les deux effectifs, il n'y a pas photo, la France est largement favorite. Mais la Slovénie est capable de battre n'importe qui sur un match. On ne serait pas battus d'avance. Notre stade rénové de Maribor est un vrai chaudron qui fait corps avec son équipe, même s'il ne contient que 12.000 personnes. Ces matches à haute tension peuvent permettre à nos joueurs de se transcender.

D'autant que les barrages ont souvent réussi à la Slovénie…

C'est vrai. Lorsque la Slovénie s'est qualifiée pour l'Euro 2000 puis pour la Coupe du monde 2002, c'était à chaque fois à l'issue de barrages. Nous avions éliminé l'Ukraine puis la Roumanie, qui partaient favoris à l'époque. La France doit donc se méfier. Ceci dit, je ne vous cache pas que, si vous faites un sondage dans le pays, les Bleus, comme le Portugal, sont les équipes que les gens souhaitent éviter à tout prix…

Vous risquez d'être un peu partagé, puisque vous avez vécu la plus grande partie de votre vie en France, à Nice, où votre père, Marco Elsner, portait les couleurs de l'OGCNÂ…

Oui, j'ai vécu 18 ans à Nice, j'y ai été formé et je suis très attaché à ce pays et à cette ville, on peut dire que je suis un Nissart d'adoption. Ca me ferait vraiment mal au coeur de voir les deux pays s'affronter, j'ai vraiment envie qu'ils aillent en Afrique du Sud tous les deux !

Après plusieurs années d'insuccès, le football slovène a remonté la pente lors de ces qualifications. A quoi attribuez-vous ce renouveau ?

C'est vrai qu'après la Coupe du monde 2002, nous avons connu un changement de génération, et la relève a tardé à s'effectuer. Il y a également eu trop d'instabilité à la tête de la sélection, avec quelques nominations peu judicieuses. Ceci dit, ce type de creux est inévitable : la Slovénie est un pays de 2 millions d'habitants à peine, le réservoir de talents ne peut se renouveler de façon aussi régulière que dans des pays comme l'Italie ou la France. Mais l'actuel sélectionneur a su trouver une bonne alchimie et insuffler un esprit de groupe. Sur les quelques derniers matches, un excellente dynamique est apparue, et nous permet d'atteindre les barrages.

Qui sont aujourd'hui les leaders de l'équipe nationale ?

A part Zlatko Zahovic, la Slovénie n'a jamais vraiment eu de star, sa force a toujours été le collectif. Aujourd'hui encore, la sélection est composée pour partie de joueurs qui ne sont pas des titulaires réguliers dans leur club, et qui donnent donc tout lors des matches internationaux. Si l'on doit citer quelques individualités, je retiendrais le milieu offensif Robert Koren, qui est notre capitaine et qui joue à West Bromwich Albion, et l'attaquant Milivoje Novakovic, qui a marqué 16 buts en Bundesliga avec le FC Cologne la saison passée. Sans oublier Valter Birsa, qui est bien connu en France, et se montre souvent capable de gestes techniques de grande classe. On l'a vu sur les quelques derniers matches…

A titre personnel, vous êtes sortis de la sélection après avoir été appelé à quatre reprises au début de la phase éliminatoire. Qu'espérez-vous de la présente saison ?

Je comprends que le sélectionneur privilégie les joueurs évoluant à l'étranger, car ils ont plus d'expérience du très haut niveau. Dans le groupe qui a terminé les éliminatoires, on ne comptait d'ailleurs aucun «local» . Je serai en fin de contrat au mois de juin prochain, mais je bénéficie d'un bon de sortie de mon club en vue du mercato d'hiver, pour services rendus. J'ai maintenant fait le tour du Championnat de Slovénie, j'espère relancer ma carrière en signant un contrat à l'étranger. Si on va au Mondial, ce sera la condition quasi-incontournable pour espérer être dans les 23.

Merci Luka pour cette interview exclusive Maxifoot !

Par Patrick Juillard, le 15/10/2009 à 21h46
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