le 03/12/2009 à 09h55

Thiriez s'oppose aux dinosaures

«Vivons avec notre temps !» Frédéric Thiriez s'est insurgé contre le conservatisme de Joseph Blatter, Michel Platini et de l'International Board. Le président de la LFP plaide en faveur de l'usage de la technologie pour aider les arbitres à ne plus être les chats noirs du football.

Souvent critiqué par les clubs ou les supporters, Frédéric Thiriez est pour une fois raccord avec la pensée dominante qui réclame une réforme profonde de l'arbitrage avec introduction de moyens technologiques pour aider les hommes au sifflet à mieux exécuter leur travail. Malheureusement pour lui, le président de la LFP n'a aucun pouvoir de décision dans ce domaine… Son influence est très limitée mais cela ne l'empêche pas de se joindre au cortège des défenseurs de la vidéo, et de lancer un appel aux instances compétentes que sont l'International Board (garant des lois du jeu), la FIFA de Joseph Blatter et l'UEFA de Michel Platini, tous farouchement opposés à l'usage de technologies pour assister les arbitres.

F. Thiriez – «tout le monde a la vidéo, sauf l'arbitre»

«Il n'y a aucune raison sérieuse que le football reste à l'écart et à la traîne. On n'a pas le droit de laisser l'arbitre seul face à la vindicte générale» , juge Thiriez ce jeudi dans les colonnes du quotidien L'Equipe. Une sorte d'assistance à personne en danger en somme. «Leur donner les moyens techniques qui existent pour prendre la bonne décision et réduire les erreurs est un devoir minimum. (…) J'ai sous-estimé la puissance du conservatisme du football mondial. Leur entêtement ne tient pas la route» , accuse Thiriez. Le rugby (vidéo), le tennis (calcul des trajectoires de balle), l'athlétisme et le cyclisme (vidéo sur la ligne d'arrivée)… Les sports décident les uns après les autres de s'outiller. Mais pas le football, sport roi s'il en est, malgré des enjeux économiques, politiques et financiers démesurés.

Bien entendu, la vidéo ne règlera pas tous les problèmes. L'utiliser pour valider les buts, à l'image du rugby, semble toutefois être un minimum et ne prendrait que quelques secondes. En faire l'économie sous prétexte que la vidéo ne règlera pas tous les cas, équivaut à dire que la prévention routière ne sert à rien car elle n'empêche pas 100% des accidents… «L'injustice aujourd'hui, c'est que dans le football moderne, tout le monde a la vidéo, les spectateurs, les entraîneurs, les officiels… Sauf l'arbitre, que l'on met au milieu du cirque ! Ce n'est pas normal. Vivons avec notre temps» , a demandé Thiriez. Des capteurs dans les ballons, un signal sur la ligne de but, la vidéo… Les moyens existent. Et «les modernes finissent toujours par gagner» , plaide Thiriez. Reste à savoir combien de temps cela leur prendra.

Par Nicolas Lagavardan, le 03/12/2009 à 09h55
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