Voilà une sortie médiatique qui risque de faire beaucoup de bruit. Guy Chambily réclame en effet aujourd'hui purement et simplement l'éviction de Raymond Domenech. Ancien président du Stade Malherbe de Caen, Chambily est surtout, à 77 ans, le doyen du Conseil fédéral, auquel il appartient depuis 2004. Ce même Conseil fédéral qui, en juillet 2008, votait le maintien de Domenech à son poste de sélectionneur de l'équipe de France au sortir d'un Euro des plus catastrophiques. Chambily semble aujourd'hui avoir retrouvé la raison. Ce proche du président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes, va demander le départ de Domenech lors de la prochaine réunion du Conseil fédéral, à savoir ce vendredi 18 décembre.
«Il faut savoir dire stop !»
«Avant toute chose, je tiens à affirmer que je ne recherche rien, personnellement, dans la démarche que j'entreprends. J'ai deux buts : le départ de Raymond Domenech de son poste de sélectionneur et la protection de Jean-Pierre Escalettes, un homme très bien, que je sais affecté, traumatisé même par la situation que nous connaissons, indique Chambily dans les colonnes de France Football ce mardi. Mais l'image de l'équipe de France, celle de la Fédération, celles du président et du Conseil fédéral sont devenues totalement désastreuses. Je sais que la majorité ne veut plus garder Domenech. Petit à petit, tous les fidèles d'Escalettes ont avalé des couleuvres, mais à un moment, il faut savoir dire stop ! J'ai la certitude qu'ils sont favorables à l'éviction de Domenech.» Pour Chambily, le Conseil fédéral aurait simplement demandé à Domenech, lors du vote de son maintien, de qualifier l'équipe de France pour la Coupe du monde, mais pas de la diriger en Afrique du Sud.
«Le contrat de Domenech portait sur la qualification à la Coupe du monde. C'était sa mission. On m'assure aujourd'hui que, dès lors qu'il qualifiait l'équipe de France, il la dirigeait automatiquement pendant la phase finale. Première nouvelle. Sachez que le Conseil fédéral n'est absolument pas au courant de cette clause» , lâche Chambily. S'il est sans doute trop tard pour que Domenech quitte ses fonctions à six mois du début de la Coupe du monde 2010, les propos du doyen du Conseil fédéral ne devraient pas manquer de remuer l'instance lors de sa réunion vendredi.