Elle est déjà passée à la postérité, comme le geste de l'année : la double main de Thierry Henry, le 18 novembre dernier face à l'Eire, n'a pas seulement aidé l'attaquant français à délivrer une passe décisive pour envoyer les Bleus au Mondial et donner plus de saveur au rendez-vous sud-africain (11 juin-11 juillet 2010). Elle a aussi permis à tous les partenaires des Bleus de pousser un «ouf» de soulagement. Car la présence de l'équipe de France à la Coupe du monde se chiffre en millions d'euros et «booste» un pan non négligeable de l'économie. A commencer par le secteur de la télévision : TF1 a déboursé 120 millions d'euros pour acheter les droits de la Coupe du monde.
Même si la France allait en finale, l'investissement serait à peine rentable, alors imaginez si elle ne s'était même pas qualifiée… Le prix du spot publicitaire aurait par exemple été réduit de moitié, au bas mot. Et l'on ne parle même pas des audiences : l' «EdF» reste une valeur-refuge dans ce domaine. Quand le meilleur score de Ligue des Champions de la saison est détenu par Real-OM avec 6,9 millions de téléspectateurs, ce sont 11,6 millions de personnes qui étaient devant leur poste pour suivre France-Eire…
Adidas : objectif 500.000 maillots vendus
Un effet d'entraînement similaire est attendu au niveau du merchandising. Adidas, qui verra Nike lui succéder comme équipementier des Bleus le 1er janvier 2011, espère vendre 500.000 maillots des Bleus en 2010 et ainsi égaler le résultat enregistré en 2006. Quant au sponsoring de l'équipe de France, les clignotants sont également au vert.
La qualification a permis à la FFF de finaliser l'arrivée d'un nouveau partenaire, le PMU, et a levé tous les doutes au moment de la reconduction des contrats pour la période 2010-2014. «Nous avons aujourd'hui un chiffre d'affaires qui avoisine les 30 millions d'euros. L'année dernière nous avions 24 et nous devions en plus verser des commissions relativement importantes et il nous restait environ 19 millions d'euros en net. L'équipe de France a été plébiscitée par ses sponsors… Cela prouve que l'équipe de France est attractive et que les sponsors nous sont restés fidèles» , a expliqué le mois dernier le vice-président de la Fédération, Noël Le Graët. Aux Bleus désormais de créer un deuxième «effet Coupe du monde» , sur le terrain cette fois : une autre paire de manches, qui n'a qu'un rapport lointain avec l'économie…