Après une décennie d'efforts mal récompensés, Lyon a mis les deux pieds dans la légende mercredi soir. En tombant le grand Real Madrid de Cristiano Ronaldo (1-1, 1-0 à l'aller), les troupes de Jean-Michel Aulas sont (enfin) entrées au panthéon, dans la plus pure tradition française. Ne jamais prendre les Français de haut ! Cocorico. Fanfaronnant, les Espagnols l'avaient déjà payé cher lors du Mondial 2006, après s'être gargarisés d'être ceux qui enverraient Zinedine Zidane à la retraite. Les Français ne sont jamais aussi forts que quand ils sont pris de haut et que la mission parait impossible… n'est pas français, pas lyonnais en l'occurrence. Hautains car débordants d'optimisme malgré leur défaite à Gerland, les Merengue l'ont payé au prix fort.
Exploit sans lendemain ou début d'épopée ?
Après deux éliminations successives face au futur vainqueur de l'épreuve (Man Utd puis le Barça), cette quatrième qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions, la première depuis 2006 acquise à l'extérieur qui plus est, restera gravée dans le marbre de l'histoire de l'OL et du football français tout entier. Le plus grand exploit d'un club tricolore depuis l'épopée monégasque en 2004, contre le Real déjà puis Chelsea. Un succès historique pour les Lyonnais, l'année où personne ne les attendait, l'année où ils n'avaient plus la pression, Bordeaux ayant endossé le rôle de locomotive. Certes Lyon n'est toujours pas flamboyant dans le jeu, mais Lyon est solide (1 but lors des 7 derniers matchs toutes compétitions confondues ; le Real n'a marqué qu'un but en deux matchs !) et efficace.
Les Rhodaniens avaient déjà prouvé à Anfield contre Liverpool (1-2) qu'ils étaient capables de supporter la pression des grands stades. L'OL aura peut-être un jour le sien… Cette victoire fera date ; la saison de Lyon est-elle d'ores et déjà réussie ? Exploit sans lendemain ou véritable épopée ? Pour l'heure, les coéquipiers de Miralem Pjanic auteur d'un but en or mercredi soir, ont la tête dans les étoiles et commencent à nourrir les rêves les plus fous. Mais quoi qu'il arrive désormais, Aulas, Puel, Lloris, Réveillère, Cris, Boumsong, Gonalons, Cissokho, Pjanic, Ederson, Toulalan, Makoun, Källström, Govou, Delgado et Lisandro pourront tous dire qu'ils y étaient, et qu'ils l'ont fait ! Chapeau.