Régulièrement, retrouvez sur Maxifoot des interviews surprenantes et décapantes des principaux acteurs du foot où vous apprendrez tout sur leur vie hors des pelouses du championnat. Les interviews que l'on appelle les «36 de Maxifoot» sont découpées en deux parties : côté terrain, et côté vie privée.
Ahmed Kantari fait partie de ces joueurs qui auraient dû découvrir très tôt la Ligue 1 mais qui, en définitive, sont passés par des sentiers détournés pour jouer au sein de l'élite. Ce solide défenseur central n'est pas parvenu à percer en L1 avec le Paris Saint-Germain, club qui l'a formé de 2000 à 2006, puis à Strasbourg (2006 à décembre 2007). C'est finalement à l'âge de 25 ans, et avec le Stade Brestois où il évolue depuis janvier 2008, que ce natif de Blois a fait ses grands débuts au sein de l'élite. Des premiers pas convaincants, qui lui ont permis de retrouver la sélection marocaine sous la houlette d'Eric Gerets. Le Roc de l'Atlas a maintenant l'avenir devant lui…
Quelle est ton équipe française préférée ?
Paris, cela reste l'équipe que j'apprécie le plus. J'ai passé de bons moments là-bas (2000-2006). J'ai commencé à vibrer pour ce club à l'époque de Raï.
Et Etrangère ?
Le Real Madrid. J'ai toujours aimé la classe de cette équipe, certainement bercé aussi par la période Zidane.
Quelle est ton idole de jeunesse ?
Sans être une idole, j'appréciais beaucoup le jeu de Paolo Maldini et le fait qu'il fasse toute sa carrière dans un club aussi prestigieux que Milan. C'était un joueur polyvalent, exemplaire et avec énormément de charisme.
Quel est ton meilleur souvenir sur un terrain de foot ?
C'était en moins de 13 ans avec Blois. On était arrivé en demi-finale de notre tournoi, et on avait sorti l'OM 1 à 0. Devant des tribunes pleines, et alors que j'étais capitaine, c'était vraiment sympa.
Quel est le joueur le plus chiant que tu aies croisé sur un terrain ?
L'Espagnol Fernando Llorente (attaquant de l'Athletic Bilbao aujourd'hui, N.D.L.R.), lors de la Coupe du monde juniors avec le Maroc en 2005 ! Ce n'est pas étonnant si le Real Madrid le veut. Il m'avait impressionné, car il était déjà très grand et très costaud. Ce jour-là, Fabregas jouait aussi.
Quel est le meilleur joueur avec qui tu aies joué jusqu'à présent ?
Pauleta, et de loin. Tant dans le jeu que par son charisme. J'ai passé seulement deux ans avec lui, mais il m'a impressionné par son humilité et ses qualités footballistiques.
Quel est le meilleur joueur du championnat de France, selon toi ?
Lisandro Lopez, car il peut faire basculer un match à tout moment. Et puis il a une telle force mentale… Après, bien sûr, il y a de jeunes talents comme Hazard mais, eux, ne sont pas à leur apogée.
Quel est le stade qui te fait rêver ?
San Siro. Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller.
Qui est le joueur le plus technique à Brest ?
Benoît Lesoimier ! J'adore son style : ses feintes de corps et ses dribbles. C'est vrai que ce n'est pas bling-bling, mais il est toujours juste dans ses gestes.
Et qui a les «pieds carrés» ? (lors d'un précédent 36 de MF, Nolan Roux avait chambré sur les tentatives de frappes en lucarne souvent manquées par Kantari, N.D.L.R.)
Ah, je les trouve les lucarnes des fois ! (rires) Sinon, personne n'a les pieds carrés mais, à ce jeu de frappes face à un gardien, Oscar (Ewolo) reste souvent jusqu'à la fin (rires).
Quel sera le podium de L1, dans l'ordre, en fin de saison ?
Lille, Lyon et Marseille.
Qui finira meilleur buteur ?
Moussa Sow. Il a pris de l'avance et, dans une équipe qui tourne, il en marquera encore d'ici à la fin de saison.
Avec du recul, Brest en a fait chier quelques-uns lorsqu'il était leader de L1, non ?
Oui, c'est vrai. Ça faisait bizarre de nous voir en haut. Les gens en ont beaucoup parlé, et pas forcément en bien. Ils doivent être contents de voir que les choses sont rentrées dans l'ordre. Mais on n'avait pas volé notre place. Sur le coup, on n'avait pas réalisé notre classement. Avec le recul, c'est quand même énorme d'avoir été leader pendant presque un mois (de la 11e à la 13e journée).
Est-ce qu'un club français parviendra un jour à succéder à l'OM au palmarès de la Ligue des Champions ?
Pas dans les prochaines années. Les clubs français n'ont pas les mêmes chances que les grands clubs étrangers pour attirer les meilleurs joueurs. Après, ils peuvent réussir un coup, à l'image de Monaco qui est passé tout près en 2004.
OM ou PSG ?
Plus PSG, déjà car j'habitais plus près de Paris que de Marseille (Kantari est natif de Blois, N.D.L.R.). A Paris, j'ai compris ce qu'était la pression de jouer pour le club de la capitale. Mais je n'éprouve pas de nostalgie vis-à-vis du PSG. J'y ai passé du bon temps, mais je ne fais pas une fixation sur l'idée d'en reporter le maillot. Aujourd'hui, je vois le PSG uniquement comme une grande équipe française. Comme le sont Marseille, Lyon et Lille.
Gerets ou Dupont ?
Question difficile. Les deux entraîneurs m'apportent des choses complètement différentes. Autant Dupont m'a permis de passer un cap et d'évoluer dans mon jeu. Avec lui, j'ai pris de l'assurance et de l'intelligence dans le jeu. Il a su cerner mes défauts pour que je les gomme, et mettre en avant mes qualités. Je n'avais rencontré aucun entraîneur comme ça avant. Gerets, je le découvre avec le Maroc. Il impressionne par son charisme et sa science tactique. Il ne me fera pas progresser techniquement et physiquement comme Dupont, mais je vais certainement apprendre à gérer les gros matches.
Ménès ou Lizarazu ?
Ménès. Il joue un rôle, mais je ne pense pas qu'il déteste les joueurs. Ce sont des boutades, c'est marrant. Après, des fois il peut être agaçant… !
Si tu es le président Michel Guyot, quelle recrue fais-tu venir à Brest ?
Avec un portefeuille sans limite, je fais venir Messi ! (rires) Mais pour un recrutement de Ligue 1 intelligent, je prends El Arabi (Caen) !
Rendez-vous aux lecteurs demain pour la 2eme et dernière partie de ce 36 de Maxifoot !