Alors que les supporters du club de la capitale se mettent à rêver devant la liste des joueurs annoncés pour ce mercato estival, le patron de l'instance du football européen a exprimé ce jeudi ses inquiétudes face à cette nouvelle mode des investisseurs milliardaires venus de l'étranger et notamment du Proche-Orient.
Une cause indéfendable
Si Colony Capital garde une part de 30% au sein du club de la capitale, c'est désormais les investisseurs qataris qui prendront les décisions majeures. A l'image d'autres clubs en Europe, le Paris Saint-Germain va sans doute aborder une nouvelle ère grâce à l'apport de ces milliardaires pas forcément très connaisseurs du monde du football. Une mode qui ne séduit pas du tout le président de l'UEFA Michel Platini. «Je sais que je défends quelque chose qui n'est plus défendable, mais je ne suis pas fan. Moi, je suis pour l'identité d'un club plutôt que d'acheter des gens à droite, à gauche» , a-t-il expliqué ce jeudi en marge du comité exécutif de l'UEFA.
Une prise de position peu surprenante de la part de Michel Platini, grand défenseur de la tradition dans le football et opposé notamment à la mise en place de la vidéo pour aider les arbitres dans leurs décisions. Très critiqué également dans certains pays depuis l'instauration d'un nouveau système de qualification pour la Ligue des Champions avec une chance supplémentaire donnée aux plus petites fédérations, le président de l'UEFA garde sa ligne de conduite et sa réélection en mars dernier lui donne une certaine légitimité dans ses déclarations.
Comme un aveu d'impuissance
Le patron de l'instance du football européen n'a donc pas caché sa crainte pour l'avenir du club parisien. A l'image de la Premier League, la Ligue 1 pourrait céder lentement mais surement aux sirènes des investisseurs étrangers. «Les lois françaises et anglaises sont ainsi faites, je n'y peux rien. On peut avoir un propriétaire du Qatar, un directeur sportif brésilien, et pourquoi pas un entraîneur italien et des joueurs d'autres nationalités. Je ne vois pas le rapport avec le PSG» , a déploré Platini.
Ce dernier a conclu son analyse par une déclaration qui devrait diviser encore plus les sceptiques et les partisans de cette nouvelle tendance du football moderne. «Je vais peut-être passer pour un ringard, mais je préférerais que des gamins des villes concernées commencent à jouer dans leurs clubs plutôt que des joueurs venus d'ailleurs. Moi je suis parti jouer à l'étranger, mais j'ai commencé d'abord dans le club de ma région, à Nancy» , a rappelé le président de l'UEFA. Chacun se fera sa propre opinion mais force est de constater que ces propos ne devraient choquer personne.