Son intervention était très attendue. Florentino Pérez n'a pas déçu. Invité de l'émission espagnole El Chiringuito, ce mardi, le président du Real Madrid s'est très longuement exprimé sur la Super Ligue.
Désigné comme le patron de ce projet, le dirigeant de la Maison Blanche a clarifié la position des 12 clubs réfractaires qui veulent changer l'ordre établi par les instances du football mondial. Alors que les critiques fusent depuis plusieurs heures, le principal intéressé a donné les raisons de ce bouleversement, qu'il juge nécessaire.
Pérez veut sauver le football
«Certains ont dit que c'est une compétition pour les riches mais ce n'est pas vrai. C'est pour sauver le football, basé sur la solidarité. Quelqu'un a dit que les riches seront plus riches et les pauvres plus pauvres. Ce n'est pas le cas. Nous allons sauver le football, nous ne voulons pas laisser le football disparaître» , a éludé le businessman ibère, qui a mis l'accent sur les pertes liées à la crise sanitaire. «On a perdu 5 milliards d'euros. Lorsque vous n'avez pas de revenus autres que ceux issus des droits TV, il faut organiser des matchs plus attrayants. C'est sur cette idée que nous avons commencé à travailler. Nous sommes arrivés à la conclusion qu'en faisant une Super Ligue pendant la semaine, au lieu de la Ligue des Champions, nous serions en mesure d'atténuer la perte de revenus. Le foot doit évoluer et s'adapter à l'époque dans laquelle nous vivons. Le football perdait de l'intérêt» , s'est justifié l'homme d'affaires espagnol.
Pérez veut notamment répondre à une question primordiale, celle de la consommation du football. Pour lui, le jeune public ne regarde plus le sport de la même façon et une réponse cash doit être apportée à cette réalité. «Avec la pandémie, nous sommes tous ruinés. Le football est quelque chose de planétaire, nous avons des fans dans tous les coins du monde. La télévision est le média qui doit le plus changer pour s'adapter à la période actuelle. Il fallait faire une analyse et trouver pourquoi les jeunes, les 16-24 ans, n'avaient plus d'intérêt pour le football. Il y a beaucoup de matchs avec peu d'intérêt sportif. Les jeunes évoluent aussi sur d'autres plates-formes. Le football doit donc s'adapter. Nous étions d'accord sur le fait de devoir changer quelque chose pour faire de ce sport quelque chose de plus attractif au niveau mondial» , a rajouté le boss de la Maison Blanche.
Les menaces de l'UEFA jugées inutiles
Autre réponse attendue, celle à l'UEFA. Forcément impactée par cette décision sans précédent, l'instance européenne a menacé les équipes concernées avec des possibles sanctions sportives et économiques. Pas de quoi faire reculer Pérez, qui a refusé de baisser les yeux. «Cela n'arrivera pas, la loi nous protège. Nous n'allons pas entrer dans les questions juridiques. C'est impossible. (...) Ce sont des menaces de la part de quelqu'un qui confond monopole et propriété. Il ne faut pas menacer, il faut dialoguer. Nous avons proposé un format qui, selon nous, sauve le football. (...) Le football est au bord de la faillite. Pas que les gros, tout le monde. S'il n'y a pas d'argent chez les grands, ils n'achètent pas de joueurs aux autres. C'est une pyramide» , a soutenu le président merengue.
Alors qu'il est notamment question d'une suspension des joueurs de ces équipes pour les futurs compétitions nationales comme internationales, à l'image de l'Euro ou de la Coupe du monde, Pérez a estimé que ces menaces n'avaient pas lieu d'être et que les footballeurs pouvaient dormir sur leurs deux oreilles. «Les footballeurs peuvent être tranquilles, cela n'arrivera pas. Ils ne seront pas sanctionnés en sélection. C'est la confusion de ceux qui contrôlent les monopoles. Bien sûr, l'UEFA est un monopole. Elle doit être transparente, elle n'a pas une bonne image tout au long de l'histoire. Ils n'ont à menacer personne. Personne n'a rien fait de mal. Leur format, à notre avis, ne fonctionne pas. J'ai parlé avec toutes les ligues, les fédérations. Personne ne comprend» , a déclaré l'homme de 74 ans concernant le nouveau format de la C1 proposé par l'UEFA.
Le PSG et le Bayern n'ont pas été invités, mais...
Si six clubs anglais, trois formations espagnoles et trois équipes italiennes ont répondu favorablement à ce projet, ce n'est pas le cas du Paris Saint-Germain, du Bayern Munich ou encore du Borussia Dortmund. Selon Pérez, ces équipes n'ont de toute façon pas été invitées. «Pour l'instant, nous n'avons pas invité le PSG. On commence avec les douze clubs fondateurs. On pense que le PSG pourrait nous rejoindre mais je ne peux pas m'avancer parce qu'on n'en a pas encore parlé, ni avec les deux clubs allemands. Nous avons douze clubs fondateurs et nous pouvons en avoir quinze» , a révélé le boss de la Super Ligue, qui ne cache donc pas son souhait de voir ces trois institutions revenir sur leur décision initiale dans les semaines à venir.
Avant d'évoquer l'essence même du projet... avec 15 équipes, au moins. «Les 15 membres fondateurs assureront la valeur pour les diffuseurs, les 5 invités le seront sur un mérite purement sportif, sur le mérite uniquement, et cela changera toutes les saisons. La Super Ligue n'est pas fermée comme je l'entends depuis dimanche, on n'y a jamais pensé. On croit au mérite sportif. Une fois que l'argent sera là, nous serons solidaires et nous répartirons de manière équitable. Les clubs reçoivent en moyenne 130 M€ de revenus via l'UEFA pour la C1, avec la Super Ligue, ce sera 400 M€» , a assuré Pérez, qui espère un début de l'épreuve pour la saison prochaine. «Si nous tombons d'accord avec l'UEFA, nous pourrions commencer la saison prochaine. S'il n'y a pas d'accord, nous pouvons attendre encore un an» , a terminé le Madrilène. Alors, convaincus ?
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