Ligue des Champions : Ceferin fait le SAV de sa réforme

La Super Ligue est morte, vive la Ligue des Champions post-2024 ? Pour de nombreux observateurs, la réforme de la C1 validée mardi par l'UEFA n'est rien d'autre qu'un «dédommagement» pour les grands clubs déçus.

Et pour cause, puisque la nouvelle version de la plus prestigieuse des compétitions européennes rassemblera une partie de leurs demandes : nouveau format et plus de matchs, ce qui veut bien évidemment dire plus d'argent !

Ceferin se défend de défendre les grands clubs

Et cela aurait pu être pire, mais l'UEFA a finalement abandonné l'idée de «réserver» deux places aux cadors européens n'ayant pas réussi à se qualifier via leur championnat. «C'était une option, pas pour protéger les grands clubs, plutôt pour promouvoir nos compétitions. Mais ce n'était pas une bonne idée», a reconnu le président de l'instance européenne, Aleksander Ceferin, qui a profité d'une longue interview accordée à L'Équipe ce mardi pour faire le service après-vente de sa réforme.

Avec une grande question : pourquoi vouloir changer une compétition qui fonctionne bien et fait rêver tout le monde, comme cette année le prouve encore une fois ? «Il faut toujours essayer d'améliorer. Il y a quatre places en plus (passage de 32 à 36 équipes, ndlr). L'une d'elles revient à la France, ce qui est normal. (…) Avoir plus de clubs et plus de matchs, ce n'est pas la Super Ligue. La Super Ligue, c'est d'avoir toujours les mêmes clubs qui jouent entre eux», a répondu Ceferin dans le quotidien sportif.

Pourquoi il n'y aura pas de Final Four

«Plus de clubs», ce n'est effectivement pas la Super Ligue. Mais «plus de matchs», si. À partir de 2024, chaque équipe en disputera huit lors du mini-championnat, qui remplace la phase de groupes, et cela aurait pu être dix ! «Dix matchs, c'était trop, a reconnu Ceferin. Huit matchs, c'est sportivement préférable. (…) Avec la formule actuelle (six matchs lors de la phase de poules, ndlr), on sait quels clubs vont se qualifier après deux ou trois matchs. Avec la nouvelle, ce ne sera pas si facile, même pour les grands clubs !»

Les huit premiers du mini-championnat seront directement qualifiés pour les huitièmes, et les équipes classées de la 9e à la 24e place passeront par des barrages aller-retour pour les rejoindre. Et lors de la phase à élimination directe, le format aller-retour sera conservé. L'idée du «Final Four» de 2020 - plébiscitée par le PSG - n'ayant pas été retenue : «J'aime cette idée, mais la réalité est qu'elle pose de nombreux problèmes», a reconnu Ceferin.

Les joueurs, grands perdants de la réforme ?

«Car avec un Final Four, les clubs perdent des matchs, avec la billetterie, les hospitalités (les accès VIP, ndlr)… Et les diffuseurs veulent aussi davantage de rencontres, a avoué le dirigeant slovène. Nous avons abandonné cette idée.» Laquelle aurait pourtant pu convenir aux joueurs, dont le calendrier sera donc encore plus chargé à partir de 2024. Au final, ils semblent bien être les grands perdants de cette réforme. Pour le reste, c'est présenté comme du win-win-win entre clubs, diffuseurs et UEFA. Parole de Ceferin !

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