Chelsea : Pochettino, l'insipide originel

Lorsque l'on parle de la lutte pour le titre en Premier League, on évoque Manchester City, Liverpool et Arsenal. Lorsqu'il est question de la lutte pour la dernière place en Ligue des Champions, on traite d'Aston Villa et de Tottenham.

Pour la Ligue Europa, on parle de Newcastle, Manchester United, West Ham... et peut-être Chelsea. Peut-être, car le club londonien, 9e, est revenu dans la course après avoir enchaîné huit matchs sans défaite depuis le 12 février... jusqu'à ce mardi.

Havertz, tout un symbole

En effet, les Blues ont vu leur série s'arrêter de manière brutale sur le terrain d'Arsenal (5-0). Une énorme raclée chez le voisin pour une équipe qui avait systématiquement marqué en Premier League sur les 15 rencontres précédentes et qui sortait d'une écrasante victoire face à Everton (6-0), avec notamment un quadruplé du Cole Palmer. L'absence de l'ancien joueur de Manchester City à l'Emirates a d'ailleurs pesé, mais elle n'explique pas une telle déroute.

Face aux Gunners, Chelsea a pu s'apercevoir du gouffre abyssal qui le sépare d'une formation parfaitement rodée qui produit un football léché et qui ne cesse de se perfectionner au fil des semaines. La prestation XXL de Kai Havertz, double buteur, qui portait encore les couleurs du champion d'Europe 2021 il y a quelques mois, a forcément dû donner de sacrés maux de crâne aux supporters. Autant que le manque de caractère de leurs joueurs, reflets de leur entraîneur.

L'impression d'une bouillie

Depuis son arrivée, Mauricio Pochettino n'a toujours pas donné de style à son équipe et ce malgré un nouveau recrutement conséquent avec près de 470 millions d'euros, hors bonus, déboursés lors du dernier mercato estival. En comptant les dépenses effectuées suite à l'arrivée de Todd Boehly en juin 2022, le pensionnaire de Stamford Bridge a investi plus d'un milliard sur le marché des transferts. Plus que n'importe quel autre club.

Malgré ces recrutements très lourds et diversifiés, le manager argentin n'est toujours pas parvenu à mettre en place une équipe compétitive. Les joueurs sont interchangeables, peuvent être performants sur une courte durée et disparaître dans la foulée sans explication, enchaînent les blessures... L'impression d'une immense cour de récréation sans maître pour diriger les élèves. Un maître dont l'état d'esprit soulève de nombreuses interrogations.

Trop fade pour Chelsea

Sa réaction après le naufrage contre Arsenal est symbolique de ce manque de réaction. «Est-ce que je suis embarrassé ? Non. Ce mot est injuste pour décrire nos joueurs» , a glissé le technicien passé par le Paris Saint-Germain en conférence de presse. «Je ne vais pas blâmer les joueurs. Nous ne pouvons pas blâmer les jeunes qui sont venus ici après avoir souffert et qui sont venus ici pour lutter contre une équipe qui se bat pour remporter la Premier League.»

Une déclaration presque larmoyante qui montre le décalage entre un homme un peu trop gentil et la réalité du terrain, impitoyable. De là à penser qu'il ne sera plus à la tête de Chelsea au-delà de la saison actuelle ? L'idée ne serait pas surprenante. Encore plus dans un club qui a connu la gloire avec José Mourinho, Carlo Ancelotti, Antonio Conte ou encore Thomas Tuchel, des entraîneurs au caractère bien plus affirmé.

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