Portugal : Ronaldo, la difficile crise de la quarantaine

À l'exception d'une Coupe du monde, on peut avoir remporté tous les trophées possibles et imaginables, avoir chassé les records pendant 20 ans, compter 130 buts avec son équipe nationale, mais fondre en larmes pour un penalty raté.

C'est ce qui est arrivé à l'attaquant portugais Cristiano Ronaldo, 39 ans, après son échec face à la Slovénie (0-0, 3-0 tab), lundi, en 8es de finale de l'Euro 2024. Sa deuxième «crise» en peu de temps, après avoir éclaté en sanglots fin mai, suite à la finale de Coupe d'Arabie saoudite perdue par Al Nassr.

Le but, rien que le but

Le fait de savoir qu'il se trouve sur la fin d'une carrière qu'aucun adjectif ne saurait décrire à sa juste valeur ? Une crise de confiance anormale ? Des objectifs personnels qui lui filent sous le nez ? Un sentiment de ne pas être à la hauteur ? Nombreuses sont les explications à la réaction de la vedette portugaise. Ce qui est sûr, c'est que Ronaldo sait qu'il joue le sixième et dernier Euro de sa carrière, et se rend compte qu'il est en train de passer à travers. Discret face à la République tchèque (2-1), plus en vue contre la Turquie (3-0), mais complètement effacé face à la Géorgie (0-2) en poule, Ronaldo cherchait à débloquer son compteur face à Slovénie, et par là-même, à marquer dans un sixième Championnat d'Europe des nations consécutif.

Ce n'est donc toujours pas le cas, et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Face aux Slovènes, le CR7 en manque de sa dose de buts a fait des siennes, sans que cela ne bénéficie au collectif lusitanien, loin de là. On l'a vu botter chaque coup franc, même les plus improbables, à l'image d'un coup de pied arrêté en angle fermé, à la Juninho contre le FC Barcelone. Pas en réussite sur cette phase de jeu, rarement trouvé en situation favorable, Ronaldo a manqué sa première grosse occasion à la fin du temps réglementaire quand, servi en profondeur par Diogo Jota, il s'est heurté à Jan Oblak.

C. Ronaldo - «au moment où j'en ai le plus besoin, Oblak fait un arrêt»

Avec ce score de 0-0 au bout des 90 premières minutes, Ronaldo disposait d'une demi-heure de plus pour enfin trouver la faille. Cette occasion en or lui est finalement parvenue en plein milieu de la prolongation, lorsque Jota, fauché dans la surface, a obtenu le penalty qui aurait pu être celui de la délivrance pour CR7 et le Portugal. Si adroit dans cet exercice, l'attaquant d'Al Nassr l'a bien frappé en réalité, sur la gauche d'Oblak, mais le gardien slovène a sorti une parade magistrale. Quelques secondes plus tard, pendant la courte pause entre les deux périodes de prolongation, il a craqué. En larmes et consolé par l'ensemble du groupe, Ronaldo n'a, certes, pas marqué non plus lors de la deuxième période de prolongation. Mais il a eu le mérite d'aller frapper son tir au but en premier, et de le transformer, contribuant à la qualification des siens à sa petite échelle.

«Il y a d'abord eu de la tristesse, puis de la joie à la fin. C'est le football. Parfois, il y a des moments que l'on ne peut pas expliquer. On a eu des opportunités de marquer dans ce match, on n'a pas réussi. Je n'ai pas réussi, Oblak a fait un très bon arrêt. Je regarderai les images pour voir si j'ai bien frappé mon penalty, ou pas. Je n'en avais pas raté de penalty de toute la saison. Et au moment où j'en ai le plus besoin, Oblak fait un arrêt», regrettait Ronaldo en zone mixte. Auteur de 20 tirs depuis le début de la compétition dont 8 contre la Slovénie, Ronaldo, qui culmine à 2,75 expected goals (xG), aura donc une chance supplémentaire pour inscrire enfin son premier but dans cet Euro. Gare à l'équipe de France qui risque de tomber sur une bête blessée en quête de revanche.

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