Equipe de France : que retenir de cet Euro ?

Que retenir de cet Euro 2024 pour l'équipe de France ? Rien. C'est ce qu'auraient pu répondre une bonne partie des supporters français au coup de sifflet final de la demi-finale contre l'Espagne (1-2), mardi. Mais une fois le dépit – plus relatif qu'à l'accoutumée après une élimination – passé, le bilan peut être un peu plus nuancé.

La défense a répondu présent

Les satisfactions, d'abord. Sans surprise, la solidité défensive est à souligner. On attendait les premiers pas de Mike Maignan après la retraite internationale d'Hugo Lloris. Ils ont été plus que convaincants malgré un dernier match frustrant. Les Tricolores pourront également s'appuyer sur un nouveau leader dans leur arrière-garde, à savoir William Saliba, auteur de performances bien au-dessus de la moyenne. Il a fait partie des meilleurs à son poste sur cette compétition.

Dans l'ensemble, les Bleus ont été très difficiles à manier. En dehors d'une poignée de minutes face au Portugal avec les deux parades consécutives du gardien de l'AC Milan et du trou noir connu face à la Roja avec deux buts encaissés en quatre minutes, la France a très rarement été ballotée par ses adversaires. Elle a inspiré la crainte jusqu'à sa dernière sortie, poussant notamment l'Autriche ou les Pays-Bas à se montrer bien plus prudents pour ne pas se faire surprendre.

Une attaque d'une pauvreté absolue

Les déceptions, désormais. Et malheureusement, elles sont très nombreuses. Le jeu offensif a été d'une pauvreté sans nom. Plus que sur n'importe quel autre tournoi depuis dix ans. Avec un seul but marqué dans le jeu – celui de Randal Kolo Muani face à l'Espagne – la France fait partie des plus mauvais élèves du tournoi. Cocasse quand on sait qu'elle a joué jusqu'au bout une place pour rejoindre la finale. Quatre buts marqués, c'est le dixième bilan de l'épreuve à égalité avec la Roumanie et la Slovaquie, éliminées en 8es de finale.

Le résultat, aussi. Cela semble être une évidence, mais ne pas aller au bout de ce tournoi alors que «seul le résultat compte» pour Didier Deschamps, c'est un échec. Gagner seulement deux matchs dans le temps réglementaire sur les six disputés, à chaque fois sur un but contre son camp, c'est clairement insuffisant. Qu'aurait fait cette équipe si elle s'était fait rentrer dedans par des formations moins apeurées ? On peut se poser la question. La seule qui n'a pas calculé a fini par avoir sa peau et ce sans réellement forcer pendant plus d'une heure.

Deschamps à la ramasse

Didier Deschamps, parlons-en. Disons-le tout de suite : le sélectionneur national a été défaillant à tous les niveaux. Six matchs, six compositions différentes, le double champion du monde a passé son temps à tâtonner et mal. Comment pouvait-il espérer un meilleur résultat face à l'Espagne en alignant huit joueurs à vocation défensive ? On se le demande encore. Lorsqu'il a fallu combler le retard face aux Ibères, le Basque a semblé complètement perdu avec des changements peu cohérents et illisibles.

Convoquer Olivier Giroud, lui donner des miettes et lui dire d'aller bousculer la Roja sans rythme, sacrifier Antoine Griezmann – certes moyen dans cet Euro – face à la meilleure équipe du tournoi, faire une confiance aveugle à Kylian Mbappé en espérant que la pièce tombe du bon côté... Le technicien de 55 ans a eu tout faux ou presque quand il a fallu être protagoniste. Aucun plan B, aucun circuit de jeu travaillé. L'impression de dire à ses joueurs de faire la différence et d'encaisser. Une méthode qui a atteint ses limites.

Que retiendrez-vous de l'Euro 2024 de l'équipe de France ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» ...