Nasser Al-Khelaïfi n'en démord pas. Sur RMC jeudi, le président du Paris Saint-Germain a considéré comme une question de vie ou de mort le projet du nouveau stade (voir article ici). Le dirigeant qatari a renouvelé son souhait de quitter le Parc des Princes, face au refus persistant de la mairie de lui vendre l'enceinte du XVIe arrondissement.
«J'aime beaucoup le Parc, tout le monde l'aime. Si j'écoute mon coeur, on ne part pas. Mais tout le monde en Europe a des stades de 80 000, 90 000 places... On en a besoin, sinon, on est mort», a-t-il estimé.
Riolo toujours très scpetique
Sur les ondes de la même radio, l'éditorialiste Daniel Riolo a fustigé la position du boss du PSG, qui souhaite un stade prêt dans les quatre ans à venir, alors que les élections municipales de mars 2026 pourraient changer la donne pour l'avenir du Parc si Anne Hidalgo n'est pas réélue à la mairie de Paris. «Ce qu'il dit est évidemment faux, ce n'est pas une question de vie ou de mort. S'ils ont planté les droits télé, c'est de leur faute à eux tous (les présidents des clubs français). Quand il dit vie ou de mort, en gros il lui faut de l'entrée d'argent par la billetterie et par ce que peut apporter un grand stade», a déploré le polémiste.
«Et surtout, il va se brouiller définitivement avec une base de supporters. Quand tu te brouilles avec une base, pour aller reconstruire une autre base et viser 60 ou 70 000 personnes dans un stade, dans les matchs de Ligue des Champions… Comment tu vas le remplir ton stade que tu vas aller construire à 20-30 bornes de Paris, où tu n'as pas encore le terrain, tu n'as pas encore les routes, tu n'as pas encore les transports pour y aller ?», s'est interrogé Riolo.
Agrandir, une nécessité ?
Selon la dernière étude du cabinet Deloitte parue en janvier 2024, le PSG était le troisième club du monde à avoir dégagé le plus gros chiffre d'affaires en 2022-2023. Celui-ci s'élevait à 801,8 millions d'euros, seuls Manchester City (825,9 M€) et le Real Madrid (834,1 M€) faisaient mieux. Et parmi toutes les écuries du top 20, avec un Parc des Princes comportant 48 000 places, le PSG ne se classait que 18e en termes de capacité (derrière Chelsea et la Juventus Turin). Rédhibitoire aux recettes liées à la billetterie ? Pas du tout. Le champion de France, avec 153 millions d'euros générés les jours de matchs, était le deuxième club le plus performant dans ce secteur, derrière le FC Barcelone (166 M€).
Même avec un stade restreint, le PSG arrive donc à rentabiliser un maximum chacun de ses sièges et à remplir systématiquement son arène située dans Paris-même. Reste à voir ce que cela peut donner en banlieue avec une plus grande capacité. À Lyon, par exemple, depuis que le Stade de Gerland en plein centre-ville a été délaissé en 2016 pour le Groupama Stadium de Décines, à 15 km, l'affluence moyenne fluctue autour de 45 000 personnes par match, soit 75% de la capacité du stade. Mais en étant propriétaire, l'OL sera gagnant à terme… s'il ne revend pas son stade.
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