Les années passent et le Paris Saint-Germain affiche les mêmes limites. La plus inquiétante ? Celle du gardien, assurément. Alors qu'on le pensait enfin indiscutable avec le départ en fin de contrat de Keylor Navas, Gianluigi Donnarumma doit désormais faire avec la concurrence de Matvey Safonov.
Recruté pour 20 millions d'euros l'été dernier, le Russe a déjà disputé six matchs, dont les deux derniers contre Toulouse (3-0) en Ligue 1 et face au Bayern Munich (0-1) en Ligue des Champions. Une ultime sortie décevante puisque malgré ses nombreux arrêts, l'ex-portier de Krasnodar a réalisé une erreur grossière menant au but victorieux de Kim Min-jae.
J. Alonzo – «la gestion des gardiens sous QSI, c'est grotesque»
Une gestion des gardiens qui interroge et qui a fini par agacer Jérôme Alonzo. Dans les colonnes de So Foot, celui qui a gardé la cage du PSG entre 2001 et 2008 a fait part de son exaspération. «Hier, je regardais Yann Sommer. Il fait partie des joueurs qui ont ramené l'Inter au premier plan, c'est un recrutement génial. Et le mec a 36 ans ! Toi, le mec de 36 ans, tu l'avais, tu l'as dégagé pour prendre Donnarumma. Mais viens pas pleurer derrière», a pesté le natif de Menton.
«Tu avais Keylor Navas, référencé, 3 Ligues des champions au compteur, international, bon mec de vestiaire, bon gardien, pas d'histoire, jeu au pied correct», a rappelé l'homme de 52 ans, qui s'interroge sur la compétence des dirigeants parisiens. «Le PSG est une entreprise qui génère des millions, voire des milliards d'euros, comment tu peux répéter inlassablement les mêmes erreurs et dire 'Ouais, c'est cool, quoi.' La gestion des gardiens sous QSI, c'est grotesque.»
Retour à la case départ
Des choix qu'il juge catastrophiques depuis l'arrivée des dirigeants qataris. «Pour la faire courte : Sirigu, t'aimes ou t'aimes pas, mais bon, ça allait pour lancer le projet. Tu lui mets Trapp dans les pattes, tu perds les deux. Trapp-Areola, pareil. On arrête ? Non ! Après Areola s'installe, clac tu lui mets Buffon ! Tu reperds les deux. Après Navas arrive, tu te dis que ça y est, ils ont compris, tu fais finale et demi-finale de Ligue des Champions, t'es serein», a rappelé celui qui a fini sa carrière à Nantes en 2010.
«Non, parce qu'au PSG, on est des génies du poste, tu prends Donnarumma ! Donc là, tu reperds les deux. Et puis après une saison où il est plutôt bon en championnat, tu vas chercher Safonov cet été !», a insisté Alonzo, dépassé par cet enchaînement de choix. «On est le 27 novembre 2024, tu as reperdu tes deux gardiens pour la cinquième fois en 10 ans», a martelé le consultant, qui demeure néanmoins un défenseur de l'Italien pour occuper le poste de titulaire.
Donnarumma doit être numéro un pour Alonzo
Et pour cause, Alonzo estime que Safonov n'a pas la carrure pour être le numéro un. «Safonov, pour moi, c'est un gardien ultra-moyen et je pense sincèrement que Donnarumma a un Safonov dans chaque jambe. Je pense même que Tenas est meilleur que lui, et pourtant il est troisième dans la hiérarchie. Donnarumma est un super gardien, il a tout pour être le numéro 1 mondial : l'envergure, le talent, les réflexes… Celui qui te dit qu'il est nul, il ne comprend rien, car tu n'es pas champion d'Europe et capitaine de l'Italie si tu es nul», a assuré le Maralpin.
«En revanche, ce qui est vrai, c'est qu'il a régressé depuis son arrivée à Paris dans tous les domaines, sauf le jeu au pied d'où il partait de zéro. Et ça, c'est pas normal. De mon temps, c'était un impératif pour être gardien de dégager une assurance, de pouvoir rassurer son équipe sur une prise de balle à la 90e. Aujourd'hui, on veut un libéro qui serait presque un bon gardien, alors que pour moi, il te faut un excellent gardien qui ne soit pas mauvais au pied», a terminé Alonzo. Autant dire que le PSG n'est pas sorti de l'auberge avec les gardiens présents dans son effectif.
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