Milan : João Félix, l'interminable dégringolade

195,7 millions d'euros. C'est le montant total investi par les clubs qui ont cru en João Félix. Un chiffre qui donne le vertige, avec comme point de départ son transfert retentissant à hauteur de 127,2 millions d'euros vers l'Atletico Madrid à l'été 2019.

Depuis son départ du cocon, l'ancien prodige de Benfica navigue à vue, balloté de club en club, incapable de s'ancrer quelque part. Après un essai à Chelsea, un nouveau départ semblait possible à l'AC Milan. Enfin, c'est ce qu'on pensait.

João Félix a touché le fond

Le bilan de son prêt d'un peu plus de trois mois ? Terriblement décevant. Dans une équipe où la concurrence offensive n'a rien d'étouffante, le Portugais s'est contenté d'errer comme une âme en peine. Un seul but en 19 apparitions, trois cartons jaunes, et un nombre incalculable d'actions stériles. À titre de comparaison, il avait marqué 7 fois lors de ses 20 premiers matchs avec les Blues en 2024-2025. L'illustration parfaite d'une régression constante en l'espace d'une saison.

Et pourtant, Sérgio Conceição a tout essayé, le titularisant régulièrement en soutien de l'attaquant, sa position préférentielle. Mais rien n'y a fait : João Félix n'a jamais justifié la confiance de son entraîneur, alignant les prestations molles et ne cachant jamais sa frustration évidente. Son entrée complètement ratée contre Bologne (0-1), mercredi, en finale de la Coupe d'Italie, en a été le triste résumé avec une apparition brouillonne, sans relief.

Quand Kyle Walker le recadrait sèchement...

Sans surprise, Milan a décidé de ne pas prolonger l'expérience, affirme la presse italienne. Un prêt à 5,5 millions d'euros parti en fumée et un pari raté pour Zlatan Ibrahimovic, qui doit faire face à la grogne des supporters. L'ex-prodige va s'en aller comme il est venu, dans l'indifférence générale, sans éclat ni regrets. Il ne restera de son passage qu'une phrase, cinglante signée Kyle Walker à la mi-temps de la défaite à Naples (2-1), le 30 mars. «Passe juste le ballon, nous ne sommes pas Messi, personne n'est Messi ici.»

À 25 ans, João Félix se retrouve déjà à la croisée des chemins. Tentera-t-il enfin de s'imposer à Chelsea, ou préférera-t-il rejoindre un club moins huppé, moins exigeant ? La question mérite d'être posée. Avec un contrat qui court jusqu'en juin 2031, sa valeur marchande reste artificiellement élevée. Même après cette nouvelle parenthèse manquée que tout le monde oubliera. Le vrai drame, c'est peut-être là : être prisonnier d'un statut qu'il ne mérite plus vraiment, mais qui l'empêche de repartir de zéro.

João Félix est-il tout simplement surcoté ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...