Real : Rodrygo, fin de cycle ou nouveau départ ?

Rodrygo (24 ans) n'a jamais été un simple ailier de complément. Attaquant au profil hybride, souvent décisif dans les grands rendez-vous, le Brésilien semblait jusqu'ici incarner une solution fiable dans la rotation offensive du Real Madrid.

Toutefois, la saison écoulée a brouillé les cartes. Moins tranchant, moins inspiré, moins impactant, il a fini 2024-2025 avec une sensation persistante : celle d'un joueur déconnecté, usé, à bout de souffle, qui semblait tourner en rond. Et pourtant, tout n'est peut-être pas encore joué.

Rodrygo dans le dur

Il y a parfois des saisons où les chiffres ne suffisent pas. Avec 14 buts et 10 passes décisives en 51 matchs (3362 minutes), Rodrygo a proposé des statistiques correctes, dans la continuité de ses meilleures années au sein de la Maison Blanche. Mais la sensation globale est trompeuse. L'Auriverde n'a, cette fois-ci, jamais vraiment pesé pour éviter la campagne poussive de son équipe. Invisible dans les moments charnières, muet sur ses 12 derniers matchs de Liga, et un final manqué entre blessures et absence inexpliquée sur les trois dernières journées. Des chiffres creux, comme déconnectés de l'histoire collective du Real. Une année où l'on a surtout vu l'ombre de ce qu'il a été.

Et c'est là toute la différence avec ses saisons précédentes. Même en 2021-2022, lorsqu'il n'avait marqué que 9 fois, Rodrygo avait été un homme de moments, de fulgurances, avec son doublé iconique contre Manchester City. En 2022-2023, ses 19 buts avaient pesé dans les grands soirs. Cette saison ? Rien contre les Skyblues, un but sans suite contre l'Atletico Madrid et une copie blanche face à Arsenal. À l'exception de son passage express entre les 17e et 21e journées de Liga (3 buts, 5 passes décisives), le Madrilène a traversé la seconde moitié de l'exercice comme un joueur débranché, hors tempo. Pas de déclin brutal, mais une lente dérive, comme si quelque chose s'était cassé sans qu'on sache où ni quand.

Xabi Alonso relance tout

Le bruit du départ semblait fort, presque logique. Mais voilà que Xabi Alonso, tout juste nommé à la tête du Real, a décidé de tendre la main pour lui permettre de rebondir. «Je sais que la fin de la saison n'a pas été facile pour lui. Il a pris du temps pour lui, se ressourcer… Il est temps de mettre en pratique ce qu'on a partagé» , a glissé l'Espagnol en conférence de presse. Une main tendue, mais pas gratuite : le coach basque connaît ses qualités, mais aussi ses limites. À lui de prouver qu'il peut s'intégrer dans un projet où Vinicius Junior et Kylian Mbappé occuperont déjà beaucoup d'espace. Et où chaque minute devra être méritée.

Et tactiquement, ce n'est pas neutre. Adeptes des défenses à trois, les systèmes préférés de Xabi Alonso à Leverkusen (3-4-2-1, 3-5-2, 3-4-1-2) peuvent offrir à Rodrygo un couloir ou un rôle plus axial dans un double pivot offensif. Une nuance de plus pour un joueur souvent catalogué ailier. Lui qui a parfois souffert d'un flou de positionnement pourrait y trouver une nouvelle lecture de son jeu. Sa polyvalence pourrait devenir un joker, mais elle impose aussi une rigueur tactique que l'ancien joueur de Santos n'a pas toujours montrée. La Coupe du monde des clubs pourrait faire office de révélateur ultime… ou sonner la fin d'un cycle en sourdine.

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