Benfica : Mourinho fait déjà le show

Vingt-cinq ans après son départ, José Mourinho a retrouvé Benfica. Le Special One revient dans un contexte pour le moins cocasse : limogé par Fenerbahçe après l'élimination en barrages de Ligue des Champions face… à Benfica, il prend aujourd'hui les rênes du club lisboète pour succéder à Bruno Lage. Le président des Aigles, Rui Costa, mise sur sa notoriété et son charisme pour relancer l'équipe et renforcer sa position à l'approche des élections internes du 25 octobre.

Un discours déjà marquant

Pour sa présentation officielle ce jeudi, l'entraîneur portugais n'a pas éludé la question de son parcours récent. «Dans ma pire période comme entraîneur, la plus dramatique, j'ai quand même disputé deux finales européennes en cinq ans» , a rappelé le Lusitanien en référence à ses campagnes en Ligue Conférence et Ligue Europa avec l'AS Roma. Un message clair pour affirmer que son prestige reste intact, malgré un passage mitigé à Tottenham ou encore à Fenerbahçe.

Le technicien de 62 ans a même reconnu un choix malheureux. «J'ai fait une erreur en allant à Fenerbahçe… J'ai tout donné jusqu'au dernier jour, évidemment. Entraîner Benfica, c'est retrouver mon niveau. Et mon niveau, c'est entraîner les plus grands clubs du monde» , a-t-il assumé, avant de poursuivre sur un ton plus conquérant. «Si certains pensent que je vais arrêter dans quatre ou cinq ans, ils se trompent. Je décide quand je termine. Aujourd'hui, j'ai plus faim qu'il y a vingt-cinq ans.»

Entre héritage et responsabilités

Soucieux de ne pas effacer le travail de son prédécesseur, Mourinho a eu un mot pour Bruno Lage, saluant un «bon travail» accompli avec l'équipe. Mais il a rapidement défini sa vision. «L'ADN du Benfica, c'est gagner. Les gens veulent des victoires, mais aussi se sentir partie prenante de l'effort, de la mentalité, du sacrifice. Nous représentons ce peuple pendant quatre-vingt-dix minutes» , a expliqué le double vainqueur de la Ligue des Champions, plus motivé que jamais.

Interrogé sur l'accueil mitigé d'une partie du public, le coach estampillé FC Porto s'est montré lucide. «Est-ce que je sens que tous les supporters du Benfica sont contents que je sois ici, je ne le crois pas. Mais je ressens la responsabilité de faire de grandes choses, ce qui, à l'échelle nationale, signifie gagner des titres» , a insisté le principal intéressé. Une manière d'assumer le poids de l'attente, dans un contexte où Benfica reste en quête de régularité sur la scène européenne.

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