Milan : une attaque à deux vitesses

Avec quatorze buts inscrits en neuf journées, l'AC Milan affiche la troisième attaque du championnat. Mais derrière la statistique flatteuse, l'impression reste trompeuse : en dehors des éclairs de Christian Pulisic et Rafael Leão, les Rossoneri peinent à trouver une vraie symbiose devant. L'animation offensive fonctionne par à-coups, sans continuité, et les recrues censées densifier la ligne d'attaque n'ont toujours pas trouvé la bonne mesure.

Giménez et Nkunku n'avancent pas

Arrivé en janvier dernier pour 32 millions d'euros, Santiago Giménez (24 ans) avait laissé entrevoir des promesses encourageantes. La nouvelle saison devait confirmer l'élan, elle n'a fait que le suspendre. Muet en Serie A malgré huit titularisations, l'attaquant mexicain (1 but en 11 matchs) ne retrouve pas la spontanéité qui faisait sa force avec Feyenoord. Son pressing reste précieux, ses appels constants, mais la finition s'est évaporée. À force de manquer d'occasions, la confiance a fini par disparaître.

Christopher Nkunku (28 ans), lui, n'a pas encore trouvé la bonne fréquence. Recruté pour 38 M€, le joueur formé au Paris Saint-Germain (1 but en 6 matchs) n'a marqué qu'en Coupe d'Italie et n'a jamais réellement enchaîné (169 minutes jouées seulement). Blessé en préparation, le Français traverse une phase d'adaptation sans repères. Sa justesse technique ne suffit plus dans un cadre où tout semble calculé. Deux profils différents, une même frustration : celle d'un secteur offensif figé.

Deux mois pour rallumer la lumière

À Milanello, la patience existe, mais elle n'est pas infinie. Les dirigeants observent, Massimiliano Allegri cherche des solutions et le mercato d'hiver approche déjà. Si le rendement ne s'améliore pas, l'idée d'un réajustement offensif est sur la table. Un départ de Giménez n'est pas exclu, tout comme une révision du duo d'attaque. Le club ne veut pas subir une saison d'attente et pense déjà à des profils comme Joaquin Panichelli (Strasbourg), Artem Dovbyk (AS Roma) ou encore Jonathan Burkardt (Eintracht Francfort).

Les prochaines semaines seront décisives. En deux mois, Milan devra rééquilibrer son attaque et répartir les responsabilités. Pulisic et Rafael Leão ne pourront pas tout faire éternellement. Giménez devra retrouver l'efficacité qui justifiait son transfert, Nkunku devra peser davantage dans le jeu. Les deux savent qu'ils jouent gros : leur réaction déterminera si Milan peut tenir la cadence dans la course au titre. À San Siro, le moteur tourne encore, mais certains cylindres sont à la traîne.

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