Nice : Clauss rejoue la même scène

Le schéma est familier, presque lassant. Après Lens et Marseille, Jonathan Clauss vit à Nice une nouvelle phase de tension où les faits sportifs se mêlent aux soupçons d'attitude.

Officiellement blessé au genou, le latéral droit a manqué les dernières rencontres, tandis que Franck Haise a publiquement évoqué un problème physique et psychologique.

Nice, la fracture de trop

La semaine passée, Clauss a été annoncé forfait pour plusieurs semaines. En conférence de presse, Franck Haise n'a pas hésité à adopter un ton mesuré avant de préciser que la blessure ne justifiait pas une absence prolongée. À partir de ce moment, le sujet a changé de dimension, dépassant le simple terrain. D'abord en marge du groupe, l'Aiglon a retrouvé le collectif sans être convoqué pour le déplacement à Paris ce samedi. Pour le manager azuréen, la nécessité d'avoir des joueurs pleinement disponibles, physiquement comme mentalement, dépasse toutes les questions individuelles.

Dans le vestiaire, l'épisode a forcément laissé des traces. Le joueur, encore marqué par son transfert manqué vers Leverkusen lors du dernier mercato estival, vit difficilement cette mise en doute publique. La direction, elle, préfère garder le silence mais étudie déjà la possibilité d'un départ dès le mois de janvier, assure L'Équipe. Depuis la reprise, Clauss a pourtant enchaîné les bonnes performances, avec une dernière sortie à Rennes conclue par une passe décisive et un but. L'impression d'un gâchis collectif plane, comme si toutes les parties avaient laissé filer une situation encore rattrapable.

Un air de déjà-vu

À Marseille, la situation s'était déjà envenimée sur les mêmes bases. En janvier 2024, le club doutait de son implication, Gennaro Gattuso et Pablo Longoria avaient réclamé davantage d'engagement, et l'UNFP avait dénoncé un traitement injuste. L'Alsacien avait fini par redresser la barre, retrouver l'équipe de France et quitter le club l'été suivant, espérant un renouveau à Nice. La parenthèse marseillaise devait servir de leçon, mais les mêmes incompréhensions ressurgissent aujourd'hui malgré un contexte plus favorable, le joueur expliquant que son déménagement lui avait permis de retrouver une forme de sérénité.

Son passage à Lens s'était lui aussi conclu dans une atmosphère tendue, avec des divergences autour de sa gestion physique et de son implication à l'entraînement, déjà sous les ordres de Franck Haise. Les similitudes entre ces épisodes forment désormais un fil rouge dans sa carrière. À 33 ans, le joueur formé à Strasbourg continue de naviguer sur cette frontière fragile entre exigence professionnelle et confiance personnelle. Nice devait être un refuge, elle devient un révélateur. La suite dépendra de sa capacité à renouer avec son entraîneur ou à accepter une nouvelle rupture.

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