

Le verdict sportif semblait définitif, mais le Nigeria a choisi d'ouvrir un autre front pour tenter de disputer la Coupe du monde dans les Amériques. Un mois après son élimination lors des barrages africains par la République démocratique du Congo (1-1, 3-4 tab), la fédération nigériane a officiellement déposé un dossier auprès de la FIFA, espérant faire basculer l'issue du mini-tournoi au Maroc en sa faveur.
Un recours fragile
Dans son dossier transmis à la FIFA, la NFF a remis en cause l'éligibilité de plusieurs internationaux congolais, estimant que la législation de la RDC ne reconnaît pas la double nationalité. Jusqu'à neuf joueurs sont visés dans cette plainte, dont Axel Tuanzebe, Aaron Wan-Bissaka, Arthur Masuaku ou Noah Sadiki, tous titulaires de passeports validés par leur fédération. Pour la fédération nigériane, ces joueurs auraient dû fournir une preuve formelle de renonciation à leur nationalité d'origine avant de représenter leur pays d'origine.
Pour le Nigeria, le problème réside dans le cadre réglementaire. Les textes de la FIFA ne s'appuient pas sur le droit interne des États, mais sur la possession d'un passeport authentique délivré par une autorité nationale. Tant qu'aucune fraude ou falsification n'est démontrée dans l'obtention de ces documents, l'instance mondiale n'a, en théorie, aucune base pour invalider une sélection. Les précédents montrent que seules des infractions objectivées – passeports falsifiés ou suspensions non purgées – ont conduit à des sanctions sportives lourdes.
Entre communication politique et priorités sportives
Dans ce contexte, la démarche nigériane ressemble davantage à une tentative de sauver la face qu'à une réelle conviction juridique. Après deux échecs consécutifs dans la course au Mondial, la NFF cherche aussi à adresser un message à son opinion publique : tout a été tenté pour éviter une nouvelle absence sur la scène mondiale. Une posture compréhensible sur le plan politique, mais qui ne modifie que marginalement les probabilités d'un repêchage, aujourd'hui estimées comme très faibles voire quasiment nulles.
Sportivement, l'essentiel est ailleurs. Finaliste de la dernière CAN, le Nigeria dispose toujours d'un effectif capable de viser bien plus haut que ce qu'il a montré sur les deux dernières années. Sous la direction d'Éric Chelle, les Super Eagles abordent la compétition avec l'obligation de remettre de la cohérence et de l'exigence dans leur jeu. Loin de Zurich et d'un recours qui relève uniquement du droit, la CAN constitue surtout l'occasion de rappeler qu'un tel vivier n'a pas vocation à se réfugier derrière des procédures, mais à imposer son statut.
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