Les malheurs d'André-Pierre Gignac, absent pour trois semaines vont-ils faire le bonheur de Colin Kazim (23 ans, 2 apparitions en L1 cette saison, 1 but) ? Le temps de jeu de l'international turc, arrivé cet hiver au Toulouse FC, devrait en tous cas augmenter sensiblement. Alors que les Violets se déplacent dimanche à Lorient (24e journée de L1), l'entraîneur Alain Casanova a comparé ses deux joueurs. «[Colin] est dans un registre différent de Gignac, a estimé le coach, cité par La Dépêche. C'est quelqu'un qui peut nous permettre de tenir le ballon, de faire des séquences de jeu intéressantes. Face à Brest, il a manqué de mobilité, de détermination et d'engagement, mais c'est normal par rapport à son état de forme. Quand il sera mieux, quand il coordonnera mieux ses déplacements, il va vraiment nous apporter.»
Une question reste en suspens : à quel poste le joueur prêté par Fenerbahçe (option d'achat : 4 millions d'euros) va-t-il évoluer ? Alain Casanova ne semble pas encore avoir tranché. «Rien ne dit qu'il ne jouera qu'en pointe» , a déclaré le technicien. Kazim s'étant montré peu convaincant seul aux avant-postes face à Brest, mercredi en Coupe de France (défaite 0-2 face à Brest), pourrait plutôt évoluer dans un couloir, le jeune Kévin Dupuis (une seule apparition et deux minutes de jeu en L1 cette saison) jouant alors les avant-centres. Quelle que soit l'utilisation de leur recrue hivernale, les supporters toulousains vont pouvoir mieux se familiariser avec ce joueur atypique à bien des égards.
Orgies et chiens dangereux
Né voici 23 ans à Leytonstone, quartier de l'est londonien, Colin Richards a grandi dans une famille de sportifs, sous l'aile protectrice d'un père mordu de ballon rond. Après un crochet par les équipes de jeune d'Arsenal, le joueur débute à Bury, en 4e division. Transféré à Brighton & Hove, club de l'échelon au-dessus via un… concours Coca-Cola (!), il va gravir les échelons jusqu'à Sheffield Wednesday, alors encore en Premier League. Quand, en 2007, la Fédération turque le contacte, Colin Richards devient Colin Kazim. Enfant métis d'un père anglo-antiguais et d'une mère chypriote turque, l'attaquant compte aujourd'hui une vingtaine de capes, dont une demi-finale de l'Euro 2008.
Mais la réputation de Kazim-Richards (son nom «cumulé» ) ne découle pas uniquement de son talent de dynamiteur des défenses ou de son ascendance multiculturelle. Non, si l'homme aux quatre nationalités ne laisse personne indifférent, c'est aussi en raison de ses frasques extra-sportives, qui ont fait les choux gras des tabloïds turcs (et lassé son employeur) : d'abord un accident de voiture en plein centre d'Istanbul, ensuite son addiction revendiquée à ce qu'il appelle lui-même des «marathons du sexe» . Comprendre : de longues soirées à base d'alcool et de filles de joie que ce drôle de footballeur organisait régulièrement dans la cité stambouliote. Mais ce n'est pas (encore) tout. Colin Kazim a une autre passion de mauvais garçon : les molosses. Le joueur en possède neuf et confie aimer plus que tout se promener en forêt en leur compagnie. C'est maintenant sur le terrain que les supporters toulousains attendent de le voir lâcher les chiens.