La réaction des sites officiels :
La déception est grande sur le site officiel de l'OM. Un article plein de dépit revient sur la décision «trop dure» de M. Collina, accusé d'avoir rendu le match «inégal» . «La fête a été gâchée» déclare ainsi le site phocéen, conscient que sans cette décision, «le sort du match aurait pu être tellement différent» . Le fair-play est tout de même de mise : «il faut reconnaître aux Valencians un réalisme et un sang froid exemplaires» . Pour oublier la déception, côté OM , on se projette déjà vers l'avenir : un groupe est né en cette fin de saison, et l'expérience accumulée face à Liverpool, l'Inter ou Valence est importante pour les années à venir. «L' OM a perdu une coupe mais a gagné une équipe» résume ainsi le site officiel phocéen.
Du côté de Valence, il règne un climat d'euphorie. La date du 19 mai 2004 «appartient à l'histoire, est à graver dans les annales» . Le FC Valence version 2003/2004 est présenté comme «le meilleur de l'histoire du club» . Peu d'équipes peuvent en effet se targuer d'avoir remporté un titre de champoin et une coupe d'Europe la même saison.
L'avis des sites spécialisés :
Pour Sport24, l'expulsion de Barthez est «une aberration tant il paraît absurde, à chaque fois que cela se produit, d'expulser un gardien de but lorsqu'il est fautif dans sa propre surface. En effet, celui-ci est 99 fois sur 100 dernier défenseur...» . Les Marseillais ont eu beau se montrer courageux, «Basile Boli et ses copains attendent toujours leurs successeurs» .
Même son de cloche sur Football365 : les Olympiens ont perdu le match «sur leur unique erreur défensive» .
La presse française broie du noir :
L'Equipe s'est réveillée ce matin avec «un goût d'inachevé» . Surtout qu'avant l'expulsion du gardien marseillais, «Valence était coincé, ne trouvait pas Mista» . Le quotidien s'interroge sur la pertinence du choix de José Anigo qui, son équipe réduite à 10, a décidé de sortir Camel Meriem pour Gavanon. «Un choix curieux étant donné l'activité en récupération et en orientation du jeu» de Meriem, «le seul dépositaire dans ce secteur de jeu» .
Le Parisien revient sur la performance de Didier Drogba, indispensable à la réussite phocéenne. Hier soir, hélas, «l'Ivoirien n'a pas pesé sur la rencontre» . Le journal salue tout de même la «belle demi-heure initiale, maîtrisée par l'OM grâce à un pressing efficace» . Il en fallait plus pour bousculer le nouveau champion d'Espagne.
Pour Le Figaro, «Barthez le Maudit» a sans doute vécu «l'une des soirées les plus cauchemardesques de sa carrière» . Le quotidien félicite les Phocéens qui «réussissaient à poser leur jeu, à faire circuler le ballon» . Cela ne suffira pas et, pour atténuer l'amertume, Le Figaro se projette déjà vers le 26 mai prochain : «le football français peut encore rêver avec le déplacement de Monaco à Gelsenkirchen.»
Du côté du Monde, on retient que cette finale, comme souvent, «s'est jouée sur des détails» . Marseille a joué la deuxième mi-temps avec orgueil, «mais sans plus y croire» . Un certain fatalisme accompagne l'analyse du match par le quotidien, qui résume la rencontre en ces termes : «voilà comment quelques centimètres de trop peuvent gommer en un instant de longues phases de domination et de jeu alléchant» .
La finale vécue en Europe :
En Allemagne, le Bild ne trouve rien à redire à l'expulsion de Barthez. Le quotidien salue également Valence, «l'équipe européenne de l'année» .
Le quotidien espagnol Marca rend hommage à la prestation marseillaise «dont l'hégémonie aurait pu avoir de graves conséquences» , la défense valencianne ayant été «asphyxiée» . La capacité de réaction des hommes de Rafael Benitez est elle aussi saluée, puisqu'ils ont «relevé la tête au bon moment» . Barthez, lui, «n'a eu d'autre solution face à Mista que de concéder un penalty et de se faire exclure» .
Pour les Anglais du Times, la sanction contre le gardien de l'équipe de France est justifiée : «Fabien Barthez n'a laissé d'autres choix à Pierluigi Collina que de sortir le carton rouge» . Leurs compatriotes du Guardian ironisent sur le sort du gardien français «tout de rouge vêtu à l'entame de match, comme le carton qu'il recevra» . Réduits à dix, les Olympiens se sont montrés «vaillants» , mais aucun ballon n'est arrivé vers Drogba, «l'homme-clé de l'OM, frustré» .
L'Olympique de Marseille ne gagnera pas sa deuxième coupe d'Europe, après sa C1 remportée en 1993 (1-0 face au Milan AC). Malgré cela, les coéquipiers de Drogba ont effectué un parcours inespéré en éliminant notamment Liverpool, l'Inter et Newcastle. Au final, les Phocéens quittent la saison 2003/2004 avec un bilan en-deçà des espoirs de début de saison. Mais nul doute qu'ils tireront les leçons de cette campagne héroïque.