Affaire : le témoignage glaçant d'Hamraoui sur son agression

Kheira Hamraoui n'a rien oublié. Victime d'une agression le 4 novembre 2021 en revenant d'un dîner de cohésion avec la section féminine du Paris Saint-Germain, la milieu de terrain essaie de «se reconstruire» , comme elle l'a confié dans un entretien accordé à Paris Match. Chose difficile lorsque les images restent gravées dans la mémoire.

Près d'un an après, la joueuse du Paris SG se souvient en détail de son agression. «Nous venions de terminer un dîner avec l'équipe féminine du PSG, au Chalet des îles, dans le bois de Boulogne, raconte-t-elle. La soirée avait été sympa. Aminata Diallo avait insisté la veille pour nous raccompagner en voiture, déposant en premier notre camarade Sakina Karchaoui, ce qui n'était pas cohérent avec le parcours. Quelques minutes plus tard, alors que le véhicule est engagé dans une rue étroite, deux hommes cagoulés surgissent.»

K. Hamraoui – «j'étais persuadée qu'il allait me tuer»

«L'un m'extirpe de l'habitacle en me tirant brutalement par la chemise, poursuit-elle, avant de livrer des détails glaçants. Il me traîne au sol, m'insulte. J'étais en jupe et collant, j'ai eu très peur. J'imaginais un vol, j'ai tendu mon sac, mon téléphone, ma montre. En vain. Quand il a sorti sa barre de fer, cachée sous sa veste, j'ai cru voir un grand couteau… J'étais persuadée qu'il allait me tuer. Je l'ai supplié de me laisser, mais il n'entendait rien, il visait mes jambes, tapant de toutes ses forces. Je me débattais, me protégeais avec ma main. Je me souviens de cette douleur, atroce.»

Des souvenirs qui hantent désormais son quotidien : «Aujourd'hui encore, je suis sonnée. J'ai perdu l'appétit et presque 6 kilos. Le jour, je crains une nouvelle agression. La nuit, j'ai le sommeil léger, agité par des cauchemars qui reviennent en boucle. Ma famille et mes amis me soutiennent, mais je vis un calvaire infernal, irréel.» Pour y faire face, la joueuse confie avoir recours à «une spécialiste» pour l'aider «à vivre avec ce traumatisme» .

Hamraoui snobée par des coéquipières

Hamraoui est aussi revenue sur la période qui a suivi son agression, notamment son retour à l'entraînement. «Je ne me suis jamais plainte malgré mon désarroi, je ne voulais pas polluer mes équipières. Mais certaines refusaient de me passer le ballon. Jusqu'en juin, je m'entraînais chaque jour avec Aminata (Diallo) à qui je ne parlais plus. Terrible. D'autant plus que je n'ai jamais eu le sentiment qu'elle regrettait quelque chose» , juge l'ancien Barcelonaise.

Soupçonnée par les enquêteurs d'être la commanditaire de cette opération, Aminata Diallo s'est dit victime d'un «complot» lors de son audition devant la juge d'instruction le 16 septembre dernier. Elle estime être utilisée «pour couvrir le vrai commanditaire» (lire ici). Ce mercredi, un cinquième homme, placé en garde à vue lundi et soupçonné d'avoir été présent sur les lieux de l'agression, a été mis en examen et placé en détention provisoire.

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